mardi 31 mars 2009

Architecture, esthétique et fonctionnalité

Le bâtiment abritant la faculté de Communication de l'Université de Navarre a été construit par le bureau d'architectes 'Vicens et Ramos' (http://www.vicens-ramos.com/). Tout de suite, la polémique a fait rage parmi les étudiants: l'essence même de l'architecture était remise en cause. Les architectes ont privilégiés la lumière, la pureté, l'espace. Personnellement, j'en avais le souffle coupé: c'était un jeu de lumières extraordinaire sur une mer de béton blanc. Mais j'étais entourée de détracteurs: les portemanteaux étaient inexistants (afin de ne pas rompre l'harmonie), les bureaux trop bas, l'acoustique exécrable... j'avais quelques difficultés à défendre mon point de vue d'esthète. Aujourd'hui, épouse d'architecte et mère de trois enfants, je pense autrement. Amaury me répétait aujourd'hui encore que l'architecture doit être fonctionnelle et au service de l'homme. Réunir la fonctionnalité et la beauté, voilà le vrai défi de l'architecte. On ne peut oublier que l'architecture n'est pas libre, elle est soumise à des contraintes sociales, financières, politiques, spacio-temporelles. C'est sans doute là que réside la principale scission entre l'art et l'architecture.

La photo a été prise par Adrian Mallol.

jeudi 26 mars 2009

mercredi 25 mars 2009

Pierre Assouline

J'aime lire le blog de Pierre Assouline. Je ne suis pas toujours d'accord avec ses propos mais chacun peut avoir ses opinions, n'est-ce pas? Le respect de l'autre et de ses opinions sont les ingrédients d'une démocratie harmonieuse. Alors pourquoi, dans le post du 24 mars, cet acharnement, ce mépris et cette ironie envers une personne qui a le devoir de dire la Vérité, même si toute une vie ne suffit pas pour atteindre celle-ci? Comme tout Parisien qui se respecte, il aime la polémique. Moi pas trop. Quand je lis les commentaires (ils étaient très nombreux pour cette entrée-la, 470 à cette heure), j'ai le sentiment de revivre les combats de rues entre Jussieu et la Sorbonne. Des adolescents aimant défendre leurs idées à coup de pied de tables et faisant étalage d'une culture peu convaincante. Ces pseudo-joutes oratoires souvent grossières amusent-elles vraiment d'autres personnes que leurs auteurs? Sans doute cherchent-ils l'originalité à tout prix afin d'être repris dans une éventuelle publication de "Passou". Espérons pour eux qu'il publie un second recueil de commentaires, bien qu'il opterait plutôt pour la publication de ses propres billets.

Photo prise par Jean-François Macaigne.

lundi 23 mars 2009

Eurantica 2009, plaisirs et frustrations

Comme chaque année, nous étions invités à l'avant-première d'Eurantica. Ce salon des antiquaires bruxellois s'affiche sous le signe de l'éclectisme et de la modernité. Eurantica, ce sont plus de 150 exposants de meubles, chinoiseries, bronzes, peintures anciennes et contemporaines, bijoux etc. Une flûte de champagne à la main, vous déambulez dans les allées, environné de merveilles que vous appréciez ou non. Une promenade mondaine très agréable mais aussi très frustrante. Il y a une telle profusion de belles choses que vous ne pouvez toutes les apprécier. Personnellement, j'étouffe un peu quand il y a trop de choses. Et comme vous êtes arraché à votre contemplation à chaque instant, finalement, vous ne profitez de rien. J'en ai tiré mon parti depuis longtemps: ce sera une opportunité pour revoir des connaissances dans un beau cadre, mais certainement pas une visite culturelle à proprement parler. Je n'ai fait que entr'apercevoir les toiles de Miro, les crayons de Picasso, Chagall et Modigliani. Dommage! Par contre, Amaury et moi sommes littéralement tombés amoureux de l'oeuvre d'un sculpteur animalier français dont je parlerai un peu plus tard. Il mérite un post rien que pour lui.
Au contraire d'Eurantica, je garde un souvenir impérissable d'une toute petite expo en Espagne, il y a bien longtemps. Justement parce qu'elle était toute petite, mais avec de très belles oeuvres. Le thème en était "L'art du portrait au XXème siècle". Nous avions tout le loisir, dans la galerie silencieuse où nous étions les seuls visiteurs, de nous imprégner de chaque oeuvre. J'ai scanné deux reproductions que j'aime particulièrement: "Buste de femme à l'oiseau" de Picasso et "Portrait de Denise Arokas" de Matisse. Les couleurs ne sont pas excellentes malheureusement. Mais il faudrait aussi citer Miro, Gargallo avec son "Hommage à Chagall" que j'affectionne et tant d'autres aussi.

dimanche 22 mars 2009

"Money in my pocket" Dennis Brown

Pour Célestine qui a arpenté le sol français avec des banderoles afin que les gens puissent vivre décemment et parce que je suis d'humeur festive ce soir.
L'argent ne fait pas le bonheur, mais bon...

vendredi 20 mars 2009

Devoir de mémoire, Auchwitz, Claudio Magris

Lors d'un voyage, j'ai eu l'occasion de m'arrêter à Auchwitz. J'avoue ne pas être descendue de voiture ce jour-là, j'aurais visité le camp comme un voyeur. Ce n'était pas le but ultime du voyage et je ne m'y étais pas préparée. J'ai préféré rester en retrait. On m'a donné raison mais pour d'autres raisons: il faut aller de l'avant, construire, s'appuyer sur les comportements héroïques et exemplaires qu'ont pu héberger les camps, ne pas regarder en arrière à ressasser des horreurs et des rancoeurs passées.
Jusqu'où va le devoir de mémoire? Tant que vivront les survivants des camps, leurs enfants et petits-enfants, tous ceux qui les auront connus et entendus et tant que les atrocités demeureront gravées dans leur chair, ils ne seront pas entièrement libres de regarder devant eux. Pour les victimes, nous devons nous souvenir. Mais nous avons aussi un autre devoir de mémoire: nous souvenir que l'homme est capable du pire, afin d'éviter le pire dorénavant. Que ce soit dans les camps, au Japon, en Russie, au Rwanda, en Espagne, en Afghanistan, en Bosnie, que ce soient des juifs, des chrétiens, des musulmans, des jaunes, des noirs ou des blancs... souvenons-nous que l'homme est capable du pire. Mais ce n'est que tournée vers l'avenir que cette mémoire sera fructueuse.
Claudio Magris distingue de manière très juste deux sortes de mémoires: la mémoire "qui nous pousse en avant, mais avec tout ce qui a été et qui est encore; une autre nous oblige à tourner la tête, c'est ce que nous pourrions appeler la mémoire régressive." Et il illustre son propos "Quand cette dernière affirme: "Baudelaire était un poète", la mémoire du futur rétorque : "Baudelaire est un poète".

Cette photo a été prise par Iain Bain.
En cliquant sur le lien, http://photo.net/photodb/photo?photo_id=3104991

vous découvrirez toute une série de très belles photos prises à Auchwitz.

jeudi 19 mars 2009

"Hope" Paddy Kelly

Très belle chanson de circonstance, me semble-t-il.

Post-Scriptum

Oui, oui, il s'agit bien de mon billet de 10€! Tout comme la plupart des photos de ce blog, elle n'est pas issue d'une banque de photos. Ce sont nos enfants, nos fleurs, notre boîte aux lettres... En général, les photos sont prises par moi-même ou par Amaury (les plus belles), par ma belle-soeur V. aussi, qui est l'auteur de la photo de mon portrait ainsi que de la photo extraordinaire d'"A la recherche du ballon perdu". Ma cousine Sophie a pris les photos des parents. C'est plus amusant de personnaliser un blog avec ses propres photos, vous ne trouvez pas? Par contre, c'est sur le net que j'ai emprunté les dessins humoristiques, les reproductions d'oeuvres d'art et les photos de personnalités. J'avoue que j'ai également emprunté à un blog la très belle photo de "la mer" de Folon. Je ne me souviens malheureusement pas de quel blog il s'agit. Toutes mes excuses. Lorsque je fais un emprunt, j'essaie dorénavant de citer la source.
Ai-je clarifié les choses? Alors, je vous souhaite une belle journée!

mercredi 18 mars 2009

Crise financière

Cette nuit, j'ai reçu le mail d'un ami m'annonçant son licenciement. Je sais, on ne parle que de ça, mais là, c'est tout autour de nous, ça nous concerne tous directement. Ce ne sont plus des événements que l'on regarde en spectateur.
Entre ceux qui sont en fin de projet et n'ont aucune perspective, ceux à qui on a déjà parlé de leur futur licenciement, ceux qui tremblent et vivent dans l'attente et l'incertitude, ceux qui vivent les suicides de leurs collaborateurs, ceux qui se sont déjà fait licencier comme lui et moi, que reste-t-il? Quelques professions assez bien protégées, tels les notaires, les avocats, les médecins, les enseignants. Dans l'immobilier, ça se passe aussi plutôt bien: les quelques liquidités qui restent sont investies dans la brique. Je simplifie bien sûr, mais nom d'une pipe, on a beau rester optimiste, l'Occident va se serrer la ceinture pendant de longues années encore. La crise fait les nouveaux riches, me disait ma soeur pour me consoler. Ouais, je cherche encore l'idée géniale à commercialiser. En attendant, on est prudent, on ne dépense pas, on tire la langue et on tire des plans sur la comète.
Je pense beaucoup à cet ami. On a beau le pressentir, quand ça arrive, c'est vraiment très dur.
Heureusement, une autre amie m'a annoncé, hier également, qu'on lui avait finalement trouvé un projet. Après avoir arpenté les couloirs de sa société pendant de longues semaines avec le sourire et la bonne humeur qui la caractérisent dans le but de faire bouger les commerciaux, ça y est! elle est casée. Elle est "billable", elle vaut de l'argent, on va la facturer, elle rapporte, elle n'est plus "on the bench". Ah, cette rentabilité!
Je sais que je n'apprends rien à personne aujourd'hui, mais c'est un sujet un peu pesant parfois, j'avais envie de le partager avec vous.

lundi 16 mars 2009

Grandes poubelles

Etes-vous de ceux qui jettent ou de ceux qui emmagasinent?
Bruxelles Propreté a eu la lumineuse idée de proposer l'enlèvement de 3m3de déchets par habitant. Comme je range actuellement les caves, vous pensez que je me suis empressée de prendre rendez-vous. Aujourd'hui, c'était le grand jour! Après de nombreux découragements nous y sommes arrivés. Est-ce si difficile de vider des caves? Disons que dans mon cas, ça l'est un peu. Alors que j'ai pour habitude de ne pas m'encombrer (sans doute suite à mes nombreux déménagements en Belgique, France et Espagne) et de me séparer de ce qui n'a pas ou plus d'utilité, j'ai un mari qui est plutôt tourné vers le passé et qui voit un potentiel dans chaque objet ou chaque partie d'objet, parce qu'en plus, il est bricoleur. Le tas que je préparais diminuait systématiquement de moitié. Je pouvais jeter un vieux téléphone fax, mais il devait récupérer la prise, on ne sait jamais... Je dois avouer que finalement, nous avons fait des efforts des deux côtés: Amaury a récupéré certains objets "utiles" mais a accepté de jeter ses cours (tout en gardant deux paquets de revues sur l'aéromodelisme) et les plans qu'il avait dessiné à main levée pendant ses études (tout en sélectionnant quelques très beaux plans que nous encadrerons un jour). Le vieux congélateur va être enlevé par les Petits Riens.
Je me souviens avoir eu une discussion avec une cousine concernant les poupées et accessoires de ma fille. Celle-ci n'ayant jamais regardé une de ses poupées, je me demandais si je donnerais le tout pour que d'autres enfants puissent en bénéficier ou si je le garderais pour d'hypothétiques petites-filles. Avec beaucoup de bon sens, ma cousine m'a répondu: "Donne, au moins tu seras sûre que quelqu'un en profitera. Qui te dit que tu auras une petite-fille? Et le jour où tu en auras une, tu seras tellement heureuse de pouvoir lui offrir une poupée neuve." Je n'oublierai jamais ce conseil.

vendredi 13 mars 2009

jeudi 12 mars 2009

Tectonique, pré-adolescence et voiture

Insidieusement, l'adolescence se profile chez nous. Il y a peu, mon aîné -qui vient d'avoir 9 ans- me disait qu'il en avait marre des enfants!
-Et toi, qu'es-tu?
-Moi, je suis un adolescent! me répond-il.
Hier en revenant de l'école, il met la radio et se met à faire des gestes décousus d'un air très inspiré. Sérieux comme un pape il m'explique que c'est de la techtonique:
(Imaginez le rythme et psalmodiez comme lui)
je conduis la voiture,
j'ouvre la fenêtre,
je mets du gel
c'est coool...
Tous les jours, je vais avoir droit à ces tressautements au risque de me prendre un oeil au beurre noir. C'est que la techtonique au volant, c'est dangereux! Manquerait plus que les deux autres s'y mettent aussi...

mercredi 11 mars 2009

"Un arc-en-ciel dans la nuit" Dominique Lapierre

Comme je le signalais il y a quelques semaines, je fais partie d'une tournante de livres. Celui dont j'ai hérité le mois passé était le dernier Lapierre que, je dois bien l'avouer, je n'ai pas réussi à terminer. Je pourrais évoquer le manque de temps, mais on trouve toujours un peu de temps pour ce qu'on aime, non? Autant j'ai apprécié "la Cité de la joie" ainsi que "Les 5 cavaliers", "Où tu porteras mon deuil", "Paris brûle-t-il?" qu'il a écrits en collaboration avec Larry Collins, autant j'ai été déçue par celui-ci (j'ai dû en lire une centaine de pages).
Le sujet est intéressant pourtant: il traite de l'Afrique du Sud, démarrant avec les premiers "colons", ces calvinistes hollandais qui, "peuple élu" parti planter des salades pour les marins de la Compagnie des Indes, pensait avoir trouvé sa terre promise. Il raconte ensuite l'expansion des familles, la lutte contre les autochtones, la construction des villages, les dissidences, les découvertes minières, la guerre des boers et... je me suis arrêtée là. Lapierre vieillit-il ou est-ce moi qui devient plus difficile? Lorsque toutes les 20 pages il assène en lettres majuscules et avec des points d'exclamation que telle attitude ou tel acte est à l'origine de l'apartheid, j'ai l'impression qu'il se moque de moi. Je suis capable de tirer ces conclusions sans lui que diable! Je fais des liens, j'analyse, j'argumente. La sensibilisation, peut-être, l'infantilisation, non merci! Et puis, ces prises de position dans le cadre de sa narration me dérangent. Je ne sais pas si le propos de Lapierre est de faire le procès de l'apartheid (j'en suis pratiquement certaine, en fait), ce qui serait tout à fait légitime, mais pas dans le cadre d'un récit historique, me semble-t-il.
Et à propos, merci pour votre support! Vous êtes tous super!

mardi 10 mars 2009

"Petite fleur" Sydney Bechet

Il y a des jours où on se dit qu'on aurait mieux fait de ne pas se lever. Où on a beau faire tout ce qu'on peut, on ne peut rien.
Vous ne trouvez pas que les yeux de Charlot ont toujours l'air si triste?
Vous ne trouvez pas que la clarinette de Bechet est à pleurer?
la voix de Patricia Kaas a les mêmes colorations que sa clarinette.
La mienne? Elle n'est pas mélodieuse aujourd'hui.

"La danse des petits pains" Charlie Chaplin

Pour mes enfants et tous ceux qui savent rire ou sourire simplement.

lundi 9 mars 2009

Le printemps III

Au printemps, on essaie de réparer les dégâts de l'hiver, de faire renaître une harmonie dans cet entrelacs de plantes gelées, de branches mortes, de feuilles déchirées. Que d'efforts ce combat de l'homme contre la nature, ou plutôt de l'homme avec la nature -car au fond, ils sont alliés- cela suppose-t-il!

"You and I" Jason Mraz & Ingrid Michaelson

Chanson printanière pour cette journée de giboulées.

dimanche 8 mars 2009

samedi 7 mars 2009

vendredi 6 mars 2009

"Ave maria no morro" Scorpions

Pour Amaury

Carême de partage

Alors que je m'apprêtais à donner de l'argent, ma fille me disait que je ne pouvais pas le faire, sinon "nous allions être tout à fait pauvres".
C'est un sujet qui m'interpelle souvent. Dans quelle mesure sommes-nous responsables de la pauvreté qui nous entoure? Jusqu'où devons-nous la porter? A partir de quand lèsons-nous nos enfants en donnant ce à quoi ils auraient droit? Un sentiment profondément enfui (parce qu'on n'a pas toujours envie d'y prêter attention) est que nous devons être généreux comme nous voudrions qu'on le fut avec nous. Et si on échangeait les rôles? Quel serait alors notre regard? Quelles seraient nos attentes? Qui d'entre nous a déjà eu réellement faim ou froid sans pouvoir y remédier?
N'êtes-vous pas mal à l'aise quand vous refuser l'aumône à une personne, même si elle boit, même si elle utilise son enfant, même si elle feint un handicap? Quand vous jetez une demande de parrainage pour l'une ou l'autre association caritative? Quand vous regardez le JT dans votre canapé en prenant un apéro? Quand vous fermez votre porte à un membre de votre famille ou à un ami?
"Charité bien ordonnée commence par soi-même". D'accord, ensuite vient le voisin et puis le survoisin et le voisin de celui-ci...

mercredi 4 mars 2009

"Estar contigo o estar sin ti es la medida de mi tiempo" du film "El lado oscuro del corazón II" de Eliseo Subiela




Les paroles sont extraites du livre ALTAZOR "El viaje en Paracaidas" du poète chilien Vicente Huidobro.
Ci-dessous, le texte complet en espagnol (que je traduirai un jour peut-être):

ALTAZOR "El viaje en Paracaidas", II Canto.

Nacida en todos los sitios donde pongo los ojos
Con la cabeza levantada
Y todo el cabello al viento
Eres más hermosa que el relincho de un potro en
la montaña
Que la sirena de un barco que deja escapar toda
su alma
Que un faro en la neblina buscando a quien
salvar
Eres más hermosa que la golondrina atravesada
por el viento
Eres el ruido del mar en verano
Eres el ruido de una calle populosa llena de
admiración
Mi gloria está en tus ojos
Vestida del lujo de tus ojos y de su brillo interno
Estoy sentado en el rincón más sensible de tu
mirada
Bajo el silencio estático de inmóviles pestañas
Viene saliendo un augurio del fondo de tus ojos
Y un viento de océano ondula tus pupilas
Nada se compara a esa leyenda de semillas que
deja tu presencia
A esa voz que busca un astro muerto que volver a
la vida
Tu voz hace un imperio en el espacio
Y esa mano que se levanta en ti como si fuera a
colgar soles en el aire
Y ese mirar que escribe mundos en el infinito
Y esa cabeza que se dobla para escuchar un murmullo en la eternidad
Y ese pie que es la fiesta de los caminos
encadenados
Y esos párpados donde vienen a vararse las centellas del éter
Y ese beso que hincha la proa de tus labios
Y esa sonrisa como un estandarte al frente de tu vida
Y ese secreto que dirige las mareas de tu pecho dormido a la sombra de tus senos

Si tú murieras
Las estrellas a pesar de su lámpara encendida
Perderían el camino
¿Qué sería del universo?

La photographie est-elle encore un art?

A l'occasion de ma première communion, j'ai reçu un Kodak qui faisait des photos carrées. Ensuite, je n'ai plus utilisé que des appareils jetables pour tenter d'immortaliser voyages et autres événements marquants de ma jeunesse. Ayant épousé un amateur de photo, j'ai essayé d'utiliser son appareil. le résultat était désastreux. Il possédait -et possède toujours- un argentique entièrement manuel: il fallait obtenir une espèce de sablier noir en réunissant deux triangles au centre de la lentille. J'ai toujours été sûre d'avoir bien centré les triangles, mais n'ai jamais réussi une seule photo avec cet excellent appareil (à la différence d'Amaury, je dois bien l'avouer). Désespérée de ne pouvoir photographier les enfants, de ne pouvoir imprimer sur la pellicule l'émotion que je percevais devant un paysage, j'ai demandé comme cadeau un appareil numérique. Un basique, vous savez, sans prétention; je suis débutante. Et...je réussis à faire des photos. Ce ne sont certainement pas des oeuvres d'art, mais avec quelques retouches, j'ai des résultats acceptables, et surtout d'excellents souvenirs. Alors, dites-moi, avec toutes les facilités des techniques actuelles, qu'est-ce qui différencie un bon photographe des autres? Et quelle différence faites-vous entre un artiste et un bon photographe? La sensibilité? La gratuité? Le regard? Ou ce quelque chose que l'on ne peut nommer et qui fait les génies?

"Course en sac entre cousins"

lundi 2 mars 2009

"You've got a friend" James Taylor

Mon ami


J'ai un ami. J'avais un ami. J'ai un ami. Je ne sais pas. Je ne sais plus. L'amitié doit-elle être réciproque? peut-elle se nourrir de souvenir?
J'avais un ami, je comptais pour lui. Je signifiais quelque chose pour lui.
J'ai trop peu répondu à sa main tendue, je n'étais pas prête. J'avais besoin de lui mais n'avais rien à lui donner. J'ai réalisé peu à peu, malgré toutes les différences, malgré les distances -le temps aussi bien que les kilomètres- combien il était important pour moi. Et je m'enrichissais.
Mais aujourd'hui les choses ont changé, la page est tournée, pour lui en tout cas, je crois. Qui suis-je à ses yeux? Une étrangère encombrante, insignifiante, différente. Une pierre, mais non, je serais quelque chose déjà. Une ombre, oui, l'ombre d'un souvenir, l'esquisse d'un sourire, d'une larme momifiée, c'est déjà ça.
L'amitié ne compte pas, elle est ouverte à l'autre. Lorsque les souffrances et les bonheurs sont devenus indifférents, l'amitié est bien morte je crois, j'aimerais tellement qu'il en soit autrement.

Ci-dessous, je cite le post d'où est issue une reproduction que finalement, je préfère remplacer par "L'enfant au pigeon" de Picasso:
http://www.artdubonheur.com/index.php?option=com_content&task=view&id=32&Itemid=69
"Selon Aristote, la seule véritable amitié est l'amitié vertueuse. Cette dernière est recherchée par tout homme, même si tout homme ne la rencontre pas nécessairement. Elle peut avoir lieu entre deux individus d'"égale vertu" selon le philosophe et se distingue de l'amour en cela que l'amour crée une dépendance entre les individus.
Toujours selon Aristote, l'ami vertueux ("véritable") est le seul qui permet à un homme de progresser car l'ami vertueux est en réalité le miroir dans lequel il est possible de se voir tel que l'on est. Cette situation idéale permet alors aux amis de voir leur vertu progresser, leur donnant ainsi accès au bonheur, notion évoquée dans le dernier livre d'Éthique à Nicomaque et qui est, pour Aristote, la plus importante."

Balade dans les Ardennes


J'enrage.
Cette semaine, nous avons été invité dans les Ardennes par ma soeur aînée.
Quel temps magnifique! Quelles vues! Quelles balades! Mais je n'ai pensé à aucun moment à me munir de mon appareil photo. Comment ai-je pu l'oublier?
Les bois d'épicéas étaient un mélange des bois de Blanche Neige et des "Hauts de Hurlevent" tels que me les présente mon imagination. Les tempêtes de cet hiver, les amoncellement de branches cassées, les arbres étêtés, la mousse émeraude, le givre encore présent çà et là, les barrages, les étangs, les percées, les étincelles de lumières grevant les branches décharnées, la hauteur vertigineuse des pins lorsque vous regardez vers le ciel, je n'ai rien photographié, rien, si ce n'est avec mon regard.
J'essaie vainement de vous transmettre cette beauté désordonnée avec des mots tellement pauvres que j'en suis frustrée.

Saviez-vous qu'une région de nos Ardennes est riche en argile, et qu'il est bon de s'y rouler pour ensuite faire un plongeon dans un étang tempéré? (ma nièce s'y est essayée avec succès semble-t-il).
Saviez-vous que la Belgique hébergeait des castors? (Ils auraient été lâchés par quelques idéalistes écologiques et font enrager les agriculteurs et les forestiers). Leurs dents sont redoutables et ce sont réellement des constructeurs infatigables.

A défaut de prendre des photos, j'en ai empruntée une sur un autre blog:
http://cliketclak.skynetblogs.be/post/5576127/-ballade-en-foret-
Merci.