lundi 11 juin 2012

Contre-jour

Contre-jour à Saint-Jean-de-luz, Pierre Boyer
Nous sommes nécessaires mais n'entendons cette nécessité que par intermittence, quand notre heure devient urgence. Comment devancer l'urgence et être attentif à l'autre avant son appel, qu'il se mue en cri ou s'atténue jusqu'à devenir muet? A défaut de lire ses yeux, saura-t-il nous dire? Saurons-nous soulever le contre-jour qui nous maintient dans le trompeur clair-obscur, masquant les courbes sensuelles mais tranchantes de la douleur? sentirons-nous l'odeur de angoisse comme la nôtre aura été démasquée, malgré notre silence, malgré notre sourire tout en larmes camouflées? L'amitié est notre respiration et nous maintiendra tant qu'on la nourrira de pensées, de prières et de petites attentions aussi.